Rencontre avec Pierre Pradalié, Vice-Président de l’Adapei 63 en charge de l’offre d’accompagnement

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Pierre Pradalié, j’ai 68 ans et je suis papa d’une personne handicapée de 34 ans qui réside au Foyer des Granges à Saint-Jean-d’Heurs depuis 2007. Avant ma retraite, j’ai occupé plusieurs postes à responsabilité dans l’éducation nationale.

À quand remonte votre adhésion à l’Adapei 63 ?

Nous avons adhéré à l’Adapei 63 dès notre arrivée à Clermont-Ferrand en 2007. La question de l’adhésion ne s’est pas posée, tout s’est fait naturellement. À la naissance de mon fils, nous étions à Rennes où il a été suivi dans des structures Adapei (IME – IMPro puis en foyer de vie). Nous étions déjà membres de l’Adapei en local et j’étais administrateur.

Vous avez rejoint le bureau de l’Adapei 63 suite à l’Assemblée générale du 26 septembre. Qu’est-ce qui a motivé ce choix et quel est votre rôle ?

Je faisais partie du comité de parents depuis 2007. Il y a environ cinq ans, j’ai présidé ce comité de parents. J’avais envie de poursuivre le travail entamé au foyer de Saint-Jean-d’Heurs qui consistait à favoriser la communication entre les parents, qui ne sont pas toujours faciles à mobiliser, et la direction. Même si ce n’est pas tous les jours facile, mon rôle d’administrateur-référent est d’aller à la pêche aux infos pour faire remonter les besoins des parents, les inviter à se poser des questions et réfléchir à comment on peut faire vivre et améliorer l’accompagnement des personnes handicapées. C’est un rôle grâce auquel j’ai appris le fonctionnement de l’Association, mais au niveau d’un foyer seulement.

J’ai donc accepté d’intégrer le bureau dans cet état d’esprit militant. L’idée c’est aussi de montrer de la gratitude. Il y a des parents qui se sont mobilisés pour que des structures voient le jour et j’ai envie d’agir à mon tour pour que les choses continuent. Le modèle associatif est fragile, on le constate tous les jours et dans tous les domaines, la question est donc de savoir si on souhaite faire perdurer ce mode de fonctionnement avec des parents qui ont leur mot à dire. Pour ma part, j’y crois.

Que peut-on souhaiter à l’Adapei 63 dans les prochaines années ?

L’Adapei 63 a entamé une transformation profonde, notamment marquée par la création des filières, ce qui a contribué à stabiliser et solidifier la structure. Je pense que les enjeux de l’Adapei 63 résident maintenant dans la déclinaison des solutions d’accompagnement des personnes handicapées proposées dans le cadre ministériel. Cela nécessite souplesse et adaptation. L’objectif est de gagner en agilité pour pouvoir trouver des solutions qui correspondent aux besoins du moment et pour que la société s’adapte aux personnes en situation de handicap, à travers les parcours de vie par exemple, et non plus l’inverse. Pour cela, il faut être transparent avec les parents mais aussi avec les professionnels.

Donc pour résumer, ce que je souhaite pour l’Adapei 63 c’est qu’elle évolue en faisant évoluer ses structures pour répondre mieux aux besoins actuels et futurs.

Dans le contexte sanitaire actuel, comment donner envie aux gens de s’engager davantage au sein de l’Association ?

Aujourd’hui c’est encore plus difficile dans le contexte actuel. Il faut maintenir et continuer ce qui a été entrepris et ne pas perdre trop de temps. Mais à distance ou en visio, on ne peut pas toucher tout le monde. Cela étant, je pense qu’il ne faut pas se laisser décourager, il faut relancer les actions par tous les moyens possibles (des sessions d’informations et de formation) et aller chercher les gens pour les impliquer. Cela passe, pour moi, par des discours simples, modestes et accessibles à toutes et tous. C’est en tout cas ce que j’ai pu expérimenter au sein du comité de parents. On ne pourra fédérer les gens que s’ils comprennent les messages qu’on leur transmet.

Par exemple, on parle souvent d’inclusion, mais un jour j’ai entendu quelqu’un poser la question : « Qu’est-ce qu’on entend par inclusion ? ». On évoque des notions qui ne sont parfois pas bien compris par tout le monde, il faut faire attention à cela.

Un mot pour finir ?

Je conclurais en disant qu’il faut rester dans la mouvance qui nous est proposée (favoriser l’inclusion) mais travailler de manière intelligente en fonction des situations, de ce que l’on connaît, secteur par secteur, pour que nos enfants soient heureux. Nous devons essayer de trouver des solutions en fonction de leurs désirs et pas uniquement sur la base de leurs compétences.

L’inclusion, c’est la prise en compte de la dignité des personnes pour qu’elles soient le plus heureuses possible. En y ajoutant la « touche » Adapei 63, nous parviendrons à nous occuper plus finement des personnes, sans jamais laissez quiconque tomber avec pour objectif l’épanouissement de nos enfants. Parce qu’à la fin, il n’y a que ça qui compte !